Les Pensées de Sophie

Mastiquer : la base de l’alimentation

Mâcher et saliver (on dit insaliver) consiste à écraser, broyer, décomposer les aliments avec les dents ou les gencives et les imbiber de salive. Ce processus permet au cerveau d’analyser ce qui entre dans le corps, de décomposer les amidons et de préparer les enzymes nécessaires dans l’estomac et les intestins.

Je vous parlais dernièrement du miam-ô-fruit et évoquais l’importance de la mastication. Cette semaine j’ai lu le livre de France Guillain Mastiquer, c’est la santé. Ce livre m’a véritablement ouvert les yeux, grâce à son argumentation et ses sources, de l’incroyable pouvoir de la mastication sur la santé humaine et par extension sur le monde actuel.

Mastiquer, c’est la santé de France Guillain aux éditions Jouvence

Il n’y a nullement besoin de manger des quantités astronomiques ! En médecine ayurvédique il est dit que la quantité dont tu as besoin peut tenir dans le creux de tes deux mains réunies.

Mastiquer permet ainsi de manger ce qu’il faut, comme il faut. Cela fait travailler les muscles du visage, le corps prend les nutriments dont il a besoin. L’auteure explique de même que les selles sont régulières et propres ; je pense donc qu’une meilleure toilette et une économie de papier toilette sont possibles du même coup !

En lisant je me disais que depuis petite je fais instinctivement certaines choses ici recommander comme mâcher, couper finement les aliments, sentir, regarder, toucher, goûter avant de mettre dans la bouche, prendre de petites bouchées. J’ai toujours trouvé déplacées les remarques que l’on m’a justement faites sur le fait que je sente le contenu de ma cuiller, que je coupe tout en petits morceaux, que je mâche (on m’a dit “ruminer”), que je prenne de petites bouchées et surtout que je mange lentement. Mais rien que de voir les autres manger me stresse et parfois peut me dégoûter. Autour de moi les gens engloutissent leurs plats en quelques minutes ! Pas d’étonnements à avoir sur le besoin de faire une sieste après le repas ou qu’il y ait des maux de ventre.

La satiété

France Guillain explique que la véritable satiété se trouve dans la bouche au niveau des papilles. Nous avons tendance à croire que nous n’avons plus faim quand notre estomac est plein, notre peau bien tendue et qu’il est parfois nécessaire de défaire la ceinture ! Notre estomac n’est n’y une poubelle, ni un sac à remplir. Bien mâcher et insaliver permet au cerveau et au corps en général de savoir ce dont il a besoin et de combien. Dans la bouche il est toujours temps de recracher si finalement cela ne nous convient plus. En outre, l’auteure évoque dans son livre l’aspect psychologique relié à la nourriture comme la comfort-food et le sentiment mental de la peur de la faim à la vue de l’assiette aux quantités plus raisonnables.

Manger en silence

Quelques situations illustrent le propos de l’auteure, notamment la dégustation d’un vin ou celle d’un chocolat. Engloutir un grand cru serait très choquant pour certains !

La mastication demande un effort et demande une concentration sur ce que l’on mange qui impose le silence. Cela n’empêche bien sûr pas que le repas soit un moment convivial et de partage, au contraire. L’auteure relate aussi de ce qu’elle a pu observer dans différentes cultures lors de ses voyages autour du monde. Prendre le temps de manger, de savourer, d’apprécier toutes les saveurs est une manière respectueuse de remercier la personne qui a cuisiné et tout ce qui a permis que ces aliments se retrouvent dans notre assiette.

Mastiquer correctement pour être en bonne santé

Le travail qui s’effectue dans la bouche lors de la mastication permet donc de décomposer les amidons et les différentes molécules des aliments. Les papilles et le palais reconnaissent les saveurs et c’est dans la bouche que l’on peut vivre l’expérience de la madeleine de Marcel Proust.

L’absorption des oligo-éléments se fait sous la langue (comme c’est le cas dans l’homéopathie), d’où l’importance de l’insalivation et du travail dans la bouche.

Associer à une activité sportive et au rafraîchissement du périnée (bains dérivatifs), la mastication contribue au renouvellement des cellules, à la circulation des graisses, donc de ce fait à la longévité et la sculpture d’une silhouette saine (travail sur le volume et non le poids, mais impacte le poids sur le long terme).

Il est aussi question des boissons

Les soupes et les boissons sont aussi à mastiquer. Mâchez les morceaux, faites travailler vos maxillaires. L’enjeu est au niveau de la salive qui permet de faire sien un élément extérieur. La salive permet de transformer et d’absorber déjà certains éléments.

Par ailleurs il n’est pas question de boire pour “faire glisser”. Si le plat est trop sec c’est probablement qu’on n’a pas suffisamment saliver. Il est possible de faire monter la salive en massant les glandes salivaires sous la jonction entre les maxillaires. Il est recommandé de boire avant le repas mais pas pendant ou juste après car vous noyez ce que vous mangez. Vous pouvez voir votre estomac comme une poêle que la rate chauffe : d’abord le cru, puis le cuit, le froid puis le chaud. Ô grand jamais finir par une glace ! Vous pouvez aussi vous intéressez aux aliments à la digestion courte et ceux à digestion longue car le premier après le deuxième vous garantit fermentation et gaz.

En pratique

Le livre termine par la pratique : comment bien mastiquer. Car il est bien beau de lire, de comprendre, ce qui a du poids est l’action. Mettez en pratique ce que vous lisez.

L’alimentation est la base de la bonne santé et comme vu avec ce livre, mastiquer c’est la santé. Je me remets dans cette pratique et la transmets autour de moi. Par l’exemple, l’impact est encore plus fort. C’est une habitude à prendre.

Dans Bébé Veggie, les auteures abordent la DME (diversification menée par l’enfant) et la mastication dont l’insalivation sont décrites. Transmettre les bonnes pratiques à nos enfants permet de contribuer à changer le monde à notre niveau.

Alors, pour votre prochain repas, prenez une plus petite quantité et mâchez et salivez 😉